Photos de vacances & réseaux sociaux

Le danger des pédocriminels

Un phénomène qui explose

L’augmentation de la pédocriminalité en ligne est alarmante. En 2023, plus de 100 millions de photos et vidéos à caractère sexuel impliquant des enfants ont été repérées dans le monde. Depuis, en seulement deux ans, une hausse de +30 % de ces contenus en ligne a été enregistrée. L’Europe est particulièrement concernée : 60 % des contenus pédocriminels identifiés y sont hébergés.

Des chiffres qui s’expliquent à la fois par l’augmentation du volume d’images partagées sur les réseaux sociaux, le développement des capacités technologiques des criminels, et une meilleure détection.

La vigilance parentale

La période estivale est particulièrement propice à la publication de photos d’enfants sur les réseaux sociaux. Pourtant, toute image publiée peut être copiée, détournée ou diffusée dans des espaces criminels.

50% des images circulant sur les forums pédocriminels ont été prises et partagées par les parents. Préserver ses enfants commence donc par limiter les publications, installer des réglages de confidentialité en ligne, et éviter de diffuser des détails identifiants (lieux, noms, écoles).

Comme le rappelle E-Enfance, « Partager, c’est exposer ». Et partager une photo qui semble anodine peut avoir de lourdes conséquences.

De quoi parle-t-on ?

La pédocriminalité en ligne recouvre plusieurs pratiques :

Récupération d’images


Partagées volontairement ou publiées dans un cadre scolaire, sportif, de loisirs… À des fins sexuelles.

Fabrication d’images


Création de visuels réalistes à partir de photos réelles ou totalement générées (IA), qui échappent encore aux lois dans de nombreux pays.

Grooming


Signifiant la mise en confiance progressive d’un·e mineur·e par un adulte en ligne, pour obtenir des images d’elle, lui ou ses proches mineur·es, voire organiser une rencontre.

Il a été démontré qu’il suffit de 19 secondes à 45 minutes pour piéger un enfant en ligne.

De la consommation de contenus pédocriminels au passage à l’acte

Les enquêtes de police démontrent qu’il existe un continuum entre la consommation d’images pédocriminelles et les agressions physiques. Visionner ce type de contenus entretient et alimente la normalisation de ces viols et agressions sexuelles, et peut conduire au passage à l’acte.

L’enjeu n’est donc pas uniquement la lutte contre la diffusion de ces contenus, mais aussi l’interruption du cycle criminel en amont des crimes.

Vide juridique sur la création d’images pédocriminelles par l’IA

Aujourd’hui, dans de nombreux pays, la création d’images pédocriminelles par intelligence artificielle n’est pas clairement proscrite par le droit, si elle ne met pas en scène un enfant existant. Ce flou juridique crée une zone d’impunité qui inquiète les associations de protection de l’enfance

En France, détenir ou diffuser une représentation sexuelle d’un·e mineur·e est pénalement répréhensible, qu’elle soit réelle ou générée par IA.

Cependant, la surveillance automatisée des contenus en ligne, notamment via l’IA, comporte des risques majeurs. Elle peut entraîner une atteinte à la vie privée en analysant massivement des fichiers personnels, avec un risque de dérive vers une surveillance généralisée. Les erreurs de détection peuvent, elles, mener à des accusations injustifiées, sans garantie de transparence ni de recours efficaces.

Comme le rappelle E-Enfance, « Partager, c’est exposer ». Et partager une photo qui semble anodine peut avoir de lourdes conséquences.

La prévention comme première ligne de défense

Prévenir est un levier indispensable. Il passe avant tout par l’éducation au numérique dès le plus jeune âge, la formation des professionnel·les de l’éducation, de la santé et des familles.